Ouzbekistan- Boukhara

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lundi 28 décembre 2015

Journée au village puis Ibakliwine et la vallée d'Ait Bououlli

mercredi 16/09/2015 : Nous alternons une journée à Zawyat Oulmzi et une journée de balade en voiture dans les vallées avoisinantes.

Ce matin, après le petit déjeuner toujours aussi copieux, nous partons au village dessiner un peu.
On a trouvé, semble-t-il, un coin tranquille, pas très loin de l'écomusée. Quelques maisons au toit-terrasse de paille s'étalent sur fond de montagnes, le petit cours d'eau serpente en contrebas. C'est ici que les femmes viennent laver le linge et les tapis. Certains sèchent encore au soleil matinal.


Soudain une horde de gosses déboulent de partout, riant, criant .... fin de l'épisode quiétude.
Ils se postent devant nous réclament, braillent, se chamaillent, "Madame, madame, stylos!" Impossible de voir notre sujet avec cette bande excitée.
Coup de grâce! quand j'ouvre ma boite d'aquarelles, ils plongent leurs doigts sales dans les godets! Là, je ne me contrôle plus, je hurle "Foutez le camp".... en claquant la boite. Zou, on file!
 

Pour prendre un peu de champ, nous entrons à l'Ecomusée et là, au calme enfin, nous croquons quelques outils du quotidien posés ça et là, sur les thèmes de la cuisine, notamment. La dame responsable des lieux habite juste à côté sur la terrasse; en passant, elle nous donne quelques pommes fraîchement cueillies, c'est la pleine saison, puis elle s'installe au métier à tisser.


Dans l'après midi, nous montons sur la colline juste au dessus de Touda. Je suis fascinée par ces genévriers thurifères qui s'étalent en croisant leurs branches . J'imagine aisément que ce bois doit être le combustible idéal pour la cheminée. Les troncs bas et tordus développent largement leurs ramures  acérées, les toutes petites feuilles ont la couleur des oliviers, ce beau vert gris fascinant sous le coupole limpide du ciel sans nuage.

Humus et végétal, l'odeur emplit nos narines et  invite à respirer profondément.
Je ressens nettement le contact avec la nature millénaire du lieu. Un pur moment de bonheur quand pinceaux et  encres s'activent joyeusement dans un silence recueilli.


J'aime dessiner aussi sur le journal local qui raconte si bien le pays. Le pinceau encre de chine est de mon avis...


 
Et puis devant Touda, un peu plus tard, le vue magnifique qui s'offre à nous chaque fois qu'on ouvre les yeux le matin, une merveille.


Jeudi 17/09/2015 : Ce matin, départ en 4x4 pour Ibakliwine, village où l'on a trouvé des traces nettes et visibles de pas de dinosaures.  Pour Françoise et moi,  pas de randonnée, mais on visite malgré tout.
La route incroyable passe par la montagne sublime. A quelques centimètres du vide, le chauffeur assure!

Au village, sur de larges plaques de calcaire blanc,  on reconnait 2 types d'empreintes de pas de ces fameux animaux préhistoriques. Quelques enfants nous suivent, curieux mais distants.
Un dessin en haut du village sur les maisons au toit de paille nous fait goûter l'ardeur du soleil de midi; ils scintillent et écrasent les ombres transformées en puits de lumière.


Traité sur papier kraft au feutre fin et sanguine, on a l'impression d'un paysage d'hiver au premier coup d'œil, et  pourtant.....

On reprend la route pour trouver un coin sympa et partager notre pique nique. Les gorges d'Aguelcif, Agouti et la vallée d'Ait Bououlli nous émerveillent. Nous stoppons près d'Iglouane. Sur la terrasse ombragée d'une auberge, nous mangeons sous le regard implorant d'une mule entravée à la patte.
Puis nous montons au village même d'Iglouane.

Pour moi c'est le spectacle le plus fascinant de mon voyage Marocain. Ces hautes et fières maisons de terre rouge brique se dressent comme des falaises protectrices contre le bleu serein du ciel. Mais j'imagine aussi combien il doit être difficile de vivre en autarcie totale en hiver quand toutes les routes sont coupées, neige et verglas font la loi.


En bas l'Oued est à sec, des confettis colorés sèchent au soleil, dérisoires et rassurants. Il y a de la vie dans ce coin perdu.
Le soleil joue sur l'entrée d'une cave en terre : "Venez, c'est l'antre du potier Mohamed Bougali" dit Brahim (et c'est au XXIème siècle!!)

Mohamed a la prunelle rieuse et l'air heureux des gens qui jouent avec leurs mains. Dans son atelier-cave, le tour est fixé sur un tuyau dans un trou. Pour travailler, il s'assied au bord de ce trou, il malaxe la terre et tourne en la caressant délicatement.
Il assure une production locale, plat à tajines, en terre, jarres, canaris, dans la pure tradition berbère, ses motifs géométriques se répondent joliment.
 
Juste à côté de la cave, je découvre le four de cuisson des pièces terminées. A l'abri d'une butte, partiellement enterrés dans le sol,  plats et jarres sont entassées entre paille et branchages;  un feu permanent en dessous cuit le tout. La température supérieure à 200° permet une cuisson lente et continue assurant la solidité des pièces. Belle tradition et surtout, très émouvante.
 


Retour à Touda par la piste 4 x 4. Encore des paysages mirifiques... Le haut Atlas, c'est du bonheur!










 

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